Zoom spécial Gardiens de lieux (1er mai)

Ce vendredi premier mai, nous avons choisi de nous mettre en lien avec d’autres gardiens de lieux pour échanger sur la période que nous traversons, ses implications pour nos lieux, et comment cela recompose éventuellement l’avenir de nos lieux. Nous avons passé un chouette moment de connexion avec:
– Hanh Claire Lam / la ferme de Brouage
– Cécile et Jérôme Decognier-Bargue/ La filerie
– Elodie Feld / projet naissant en Alsace
– Sandra Rueda / projet au Portugal
– Olivier Maurel et Emma / gardien de groupes
– Boris Cailloux / Saint Camelle
– Raphaël Van de Par / Eco hameau des 3 sources
– Pascale Leclerc /eco gite Les sources de Gulène
– Sophie allisy / Manoir de Broussais
– Sophie et Olivier Amiach-Moret / Au coeur du domaine
– Urielle et Isabelle / Les ormes
– Jean Luc Champougny / Emerveillance
– Frédéric Sauvadet / l’étoile de Kerdrean
– Cyrille et Karine Guerin-Marchandou
– Jean-Côme Renaudin / La picotière
– Anne Beau / Le bouchot
– Xavier de Bénazé / la campus de la transition

Ce que le confinement fait émerger au delà des soucis d’argent et de la prise de conscience de la lourdeur de la gestion d’un lieu sans les revenus

– Apprendre à ne rien faire
– La connexion avec la nature, honorer le sacré et le divin en toutes choses
– La conscience que le lieu est porteur
– Faire l’expérience d’un rapport au temps différent, dans la lenteur et dans l’accélération à la fois
– Hiberner
– Redécouvrir le lieu
– Grandir, mener un chemin d’intériorité, traverser la colère, accepter ce qui est, avec une foi renforcée
– Se réinventer, revenir à quelque chose de plus résilient
– Affronter le challenge d' »être une femme-une homme debout »
– Réécrire le projet, à la individuellement et collectivement
– Travailler sur notre ancrage dans le lieu
– Suivre le programme Le chemin de la nature, et cartographier le jardin
– Suivre le programme Gaïa journey du Presencing Institute
– Sentiment d’eco-lieu renforcé, de quelque chose qui s’agrège
– Stimulation du sentiment de créativité
– Réparer le lieu et par là-même, réparer quelque chose de soi
– Faire l’expérience du collectif et tenir la barre dans un lieu qui a une forte exigence vibratoire
– L’importance de la pluri activité pour ne pas dépendre d’une seule activité
– Cultiver la notion de tribu

Le rôle des lieux dans ce contexte, le repositionnement éventuel des activités à l’avenir

– Les lieux sont comme des îlots qui surnagent dans un océan suite au déluge
– Ils sont comme des points d’acuponcture de la planète, des petits morceaux d’une antenne qui invitent à écouter le futur emergent
– Repenser les modalités de gestion du lieu sur le plan à la fois individuel et collectif, faire appel à un cercle d’amis du lieu pour soulager des charges externes (entretien…)
– Redéployer une offre à l’intention des personnes du territoire pour être moins dépendant de clients venus de loin
– Rester en posture d’accueil et d’accompagnement
– Permettre au divin de trouver des champs d’incarnation
– Le lieu est un laboratoire
– Le lieu est le levain de la pâte (il n’est pas nécessaire que tout le monde bascule, un petit nombre suffit)
– Le lieu doit soutenir des actions de coopération au sein du territoire pour améliorer l’autonomie du territoire
– Elever la vibration du lieu (en nous et sur le lieu)
– Mettre en lien énergétiquement / spirituellement « nos » lieux ainsi que tous ceux à l’œuvre sur terre dans nos pensées et notre reliance au vivant car cela permet une puissance vibratoire importante et cela nourrit le fait que nous soyons accompagnés et guidés par les énergies évolutives de la terre.
– Garder des moments pour nous, pour nous reconnecter
– Faire évoluer le lieu vers un gîte de groupe puis vers un éco-hameau
– Accueillir des atelier de médiation équine à destination des familles/enfants endommagés par la période de confinement
– Regarder les jardins du vivre ensemble / jardiniers du nous
– Réfléchir à des réseaux de lieux dans les territoires ( dans un cercle de 100 km), avec la possibilités pour de nouveaux « pélerins » de faire des parcours itinérants, comme des caravaniers, d’un lieu à un autre, en marchant (ou à vélo ?)
– Envisager des réunions de gardiens de lieux au niveau régional gardiens de l’ouest, gardiens de l’est…)
– L’importance d’être connectés entre gardiens de lieux. Je ne suis pas seulement moi, je suis aussi tous les autres
– Etre certain que le lieu continuera, même sans nous

Prochaines étapes

Organiser un prochain zoom aux alentour du 15 mai (doodle à suivre à l’initiative de Cyrille Guérin et Karine Marchandou) pour explorer:
– les modalités de réouverture (identification des exceptions de la loi qui nous permettent de contourner les contraintes de distance et de nb de participants, avec l’aide d’Anne Beau, du Bouchot – et contraintes de nettoyage)
– l’ancrage local et notamment le concept de caravaniers

A noter également l’initiative lancée par Olivier Maurel avec le hashtag #ecolieumonamour: des ateliers de créativité et de reliance par le biais de l’intelligence collective pour venir en aide aux lieux sur une problématique donnée. N’hésitez pas à vous manifester auprès de lui.

Pour terminer, un texte d’Alain Damasio, dont je suis en train de lire le romain « Les furtifs » (top), tiré d’une interview sur Reporterre, et qui m’a fait penser à notre échange:

On nage aujourd’hui dans un océan de fric liquide, et voilà que des îlots émergent ! Des myriades d’initiatives qu’on voit à peine, dont très peu de médias parlent ou si vite ! Soyons-y attentifs au lieu de nous lamenter ! On peut accoster sur les rochers, débarquer sur ces plages, contribuer à façonner l’île. Ces îles font déjà archipel, modestement, quelque chose se met en place. Mais l’archipel doit rester pluriel — pluriversel. Il ne faut pas essayer d’imposer un modèle unique, tous les modèles virent à la catastrophe, toutes les convergences dérapent en chefferies. Acceptons d’emblée cette pluralité, que ces îlots soient « polytiques », fonctionnent selon des règles et des envies différentes. Mais par contre, travailler intensément sur les liens entre ces îlots, l’entraide constante, la fertilisation croisée et les alliances, se dire qu’on a des façons différentes de construire nos mondes, mais une masse énorme de choses en commun : « Toi tu es anar, toi tu es communiste, toi tu es écolo, toi tu es terrestre, OK. Mais à 90 %, on partage la même conception de ce que devrait être une société bonne et à 99 %, on a le même ennemi : ce technocapitalisme qui nous tue. » J’aime l’idée qu’on puisse aller vers des sociétés conviviales, au sens d’Illich [1] Qu’on reprenne la main sur nos vies, nos espaces et nos outils.

Merci à tous !
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